ma bio

La photographie s’est imposée à moi presque par hasard. Après un passage mouvementé en Philosophie à l’ULB, je décide de m’inscrire dans une école de cinéma. Une des épreuves était un travail photographique.

A partir de là, j’ai compris que mes images allaient être fixes et silencieuses. Tout en continuant à travailler dans la production audiovisuelle, je fais des études de photographie et j’obtiens mon diplôme de l’école de Photographie Agnès Varda en 2003.

Ensuite un autre chemin s’est imposé à moi, celui d’être mère.

Je suis donc depuis à la croisée des chemins…

«Most people don’t know what they want or feel. And for everyone, myself included, It’s very difficult to say what you mean when what you mean is painful. The most difficult thing in the world is to reveal yourself, to express what you have to… As an artist, I feel that we must try many things – but above all, we must dare to fail. You must have the courage to be bad – to be willing to risk everything to really express it all.» (John Cassavetes)

« Cette parole de Cassavetes résume bien ma démarche artistique. S’exprimer à tout prix et prendre le risque de le faire. Parler de ce que l’on ressent n’est pas simple. J’utilise la photographie pour faire passer un sentiment, une angoisse, une idée parce que tout simplement il m’est difficile d’en parler à cet instant-là. C’est une façon d’exorciser, d’enlever une épine et de la jeter au loin… pour reprendre mon souffle juste un instant.»

autoportrait, 2023

pin's vulve

mon engagement féministe

Comment j’ai revendiqué mon féminisme et commencé à m’engager ?

En lisant, beaucoup et en écoutant des podcasts. Tout ce temps consacré à l’intendance de la maison devait être rentabilisé absolument. Écouter des podcasts féministes en rangeant notre intérieur, triant le linge ou en cuisinant, m’a sauvée !  Ecouter Christine Delphy parler d’exploitation domestique, le casque sur les oreilles en passant l’aspirateur ! Une joie ! c’était ça ou me jeter par la fenêtre… Bienaimé, Ernaux, Coffin, Despentes, Diallo, Ly, Tuaillon, les grenades et toutes les autres m’ont sauvée et m’ont emmenée sur le chemin de ma propre libération ! J’écoutais ces femmes avec attention en faisant les tâches ménagères de façon mécanique. La plupart des sujets résonnaient en moi, du fait de mon vécu, mon rôle de compagne, de mère, d’artiste. D’autres parcours plus éloignés m’ouvraient des perspectives nouvelles et inédites. Un univers insoupçonné s’offrait à moi et c’était vertigineux. J’allais pouvoir le partager et le transmettre à mes proches mais aussi à travers mon travail.

En 2015, j’ai créé le projet Badassmamas, par l’intermédiaire duquel j’ai proposé toute une série d’objet avec des visuels qui donnent à réfléchir, pour la plupart dessinés par mes ados (des teeshirts, des badges, des mugs, des magnets…).

C’était le début de mon militantisme, d’une démarche concrète.

Peu de temps après, j’ai décidé d’aller plus loin et un soir j’ai fabriqué un pin’s vulve. D’abord pour moi, je voulais pouvoir le porter fièrement et puis les idées continuaient d’arriver, des messages, des visuels… j’avais des choses à dire, à défendre et je me suis vite rendu compte que ça plaisait, que c’était attendu. Mais c’est avant tout une occasion de rencontrer et d’échanger avec d’autres militantes et ça c’est une vraie satisfaction.

www.badassmamas.be

"Une femmes, malgré les apparences, n'est vraiment libérée que dans un monde où toutes les femmes le sont"
Gisèle Halimi
Gislèle Halimi
la cause des femmes